Les nouvelles données publiées par Eurostat montrent un taux d’artificialisation de 5 % en moyenne.
Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne a publié les résultats d’une enquête à grande échelle réalisée en 2012 sur l’utilisation et la couverture des sols appelée LUCAS (Land Use/Cover Area frame Survey). Il s’agit à ce jour de la plus vaste enquête harmonisée sur les sols jamais réalisée pour l’UE. Elle a nécessité pas moins de 750 enquêteurs de terrains sur 270 000 points différents sélectionnés d’après un maillage standard de 2 km, contenant au total un million de points.Pour chaque point, les enquêteurs ont enregistré la couverture et l’utilisation des sols et ont pris des photographies. Celles-ci sont accessibles à partir de l’atlas statistique disponible sur le site web d’Eurostat à travers l’application LUCAS Photo viewer. Un clic sur l’un de ces points donne accès aux photographies collectées, ainsi qu’à des informations supplémentaires, notamment la taille de la parcelle et le type d’occupation des sols.
Ces données constituent la base des analyses spatiales et territoriales qui revêtent une importance grandissante pour la planification et la gestion de l’agriculture, des forêts, de l’eau et des zones urbaines, ainsi que pour la réduction de l’impact des catastrophes naturelles et des changements climatiques. Elles font apparaître les tendances suivantes :
- 41 % du territoire de l’UE sont recouverts par des forêts. Les États comportant la plus grande proportion de surfaces boisées sont : la Suède (76% de la superficie terrestre), la Finlande (72%), l’Estonie (61%), la Slovénie (60%) et la Lettonie (56%). La France arrive loin derrière avec 32 % ;
- 25 % par des sols cultivés. Les plus fortes proportions sont observées au Danemark (49%), en Hongrie (47%), en Roumanie (36%), en République tchèque et en Pologne (34% chacun), en Allemagne (33%), en Bulgarie et en Italie (32% chacun) ainsi qu’en France (31%) ;
- 20 % par des prairies : plus de deux tiers du pays est recouvert de prairies naturelles ou exploitées en Irlande (67%), suivie du Royaume-Uni (40%), des Pays-Bas (38%), du Luxembourg (37%), de la Belgique (32%) et de la France (27 %) ;
- 5 % par des milieux aquatiques et des zones humides : les plus fortes proportions sont localisées en Finlande (16%), en Suède (12%) et aux Pays-Bas (11%), la France se situant de deçà de la moyenne européenne ( 2 %) ;
- 4 % par des landes (zones dominées par des arbustes et des plantes ligneuses basses de moins de 5 m) : les proportions les plus élevées se retrouvent à Chypre (21%), en Grèce (19%), à Malte (15%) ainsi qu’en Espagne et au Portugal (12 % chacun). La France se situe là encore dans le bas du tableau avec 2 % ;
- 2 % par des sols nus – dépourvus de végétation ou recouverts de lichens : les taux les plus élevés concernent les îles de Malte (8 %) et de Chypre (7 %) ;
- 5 % par des zones construites (bâtiments et serres) et autres zones artificielles (zones construites non-bâties telles que chantiers, parkings et cimetières ; équipements linéaires, tels que routes et voies ferrées). Les États les plus artificialisés sont Malte (33 %), la Belgique (13 %), les Pays-Bas et le Luxembourg (12 %), l’Italie et l’Allemagne (8 %), la France se situant légèrement au-dessus de la moyenne européenne (6 %).
Source : Olivier Cizel, Code permanent Environnement et nuisances
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/lucas/data/lucas_photo_viewer